Panneaux sandwiches Schelfhout : « Nuts ? Bien au contraire ! » (*)
Le Bastogne War Museum a été agrandi
Actif depuis 25 ans, le bureau d’architecture SIA s’est vu offrir un magnifique cadeau d’anniversaire : les architectes Thierry Gilles, Gaëtan Van Hove et Caroline Martin ont en effet été chargés de dessiner l’extension du Bastogne War Museum. Ce faisant, SIA bâtit littéralement l’histoire et quiconque se rendra bientôt à Bastogne pour visiter le Mémorial pourra admirer son œuvre. L’entreprise de construction Wust et Schelfhout, le fournisseur des éléments en béton, méritent eux aussi de partager ces lauriers. Grâce à leurs panneaux sandwiches dressés en remparts du monde libre !
Comment aborde-t-on l’extension d’un bâtiment existant qui est censé pérenniser le passé au bénéfice des générations à venir ?
Thierry Gilles : « Avec tout le respect qu’il mérite. Tout comme le Mémorial du Mardasson, le Bastogne War Museum symbolise la bataille acharnée que la petite ville a livrée durant la Deuxième Guerre mondiale. D’emblée, le choix s’est porté sur un bâtiment pérenne, épuré, conçu en harmonie avec la partie existante et l’environnement de ce site historique. À l’intérieur, nous avons largement privilégié l’ouverture de l’espace qui rayonne de lumière tout en dégageant les perspectives et en facilitant la circulation. Les formes pures choisies, simples sans être simplistes, créent ainsi un cadre à forte valeur ajoutée. »
Le parement des façades est réalisé en panneaux sandwiches de Schelfhout. Un choix plutôt esthétique ou pratique ?
Gaëtan Van Hove : « L’un et l’autre. Nous avons conçu le bâtiment en concertation avec l’entreprise Wust. Au départ, les façades étaient prévues en béton architectonique, avec des panneaux de petites dimensions. Pour une question de budget, Wust a proposé de revoir le concept. Nous avons alors opté pour les panneaux préfabriqués de Schelfhout, de plus grande taille et proposés dans une teinte de blanc coordonnée à celle de la partie existante. Le béton est également enduit d’une couche hydrofuge elle aussi teintée en blanc. Ce choix est essentiel pour faciliter l’entretien des surfaces : l’édifice est à deux pas d’une carrière qui dégage pas mal de poussière. Il est déjà arrivé que le bâtiment existant doive être nettoyé de fond en comble chaque année, voire carrément repeint ! »
Pour le choix des panneaux, vous vous êtes inspiré d’un autre projet, n’est-ce pas ?
G.V.H. : « Suite à la proposition de Wust de choisir les panneaux Schelfhout, nous avons visité un bâtiment à Maaseik, du côté de Hasselt, dont le rayonnement d’ensemble est pratiquement identique mais dont le calepinage des joints est totalement différent. Nous souhaitions conserver l’agencement architectonique des joints et nous avons utilisé deux ou trois moules différents qui nous ont permis de respecter le calepinage de base. »
* « Nuts » était la réponse laconique du Général McAuliffe (traditionnellement traduite par « Des clous ! », elle porte, en argot américain, un sens proche de « ça va pas, la tête ? ») à l’ultimatum allemand qui ordonnait la reddition des troupes américaines regroupées dans Bastogne assiégée en décembre 1944.
« Un bâtiment pérenne, épuré, conçu en harmonie avec la partie existante et l’environnement de ce site historique »
Image © SIA.architects SA
« Les panneaux blancs présentent des joints marqués à l’extérieur et une surface en béton structuré côté intérieur. »
Fiche technique
Maître de l’ouvrage : IDELUX
Architecte : SIA.architects SA
Entreprise générale : Ets Jean WUST SA
Bureau d’étude : BE GOFFAUX
Pour ce projet, Schelfhout a livré :
- 641 m² de panneaux sandwichs de 32 cm d’épaisseur avec 12 cm d’isolation PU
- Avec du ciment blanc et ajout d’oxyde de titane
Recommanderiez-vous Schelfhout comme fournisseur ?
G.V.H. : « Tout dépend bien entendu de ce dont vous avez besoin. Quoi qu’il en soit, nous sommes enchantés de notre collaboration avec eux, à la fois pour les panneaux fournis mais aussi pour le service. Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises pour définir le calepinage de la façade ainsi que les dimensions des panneaux, et tout s’est déroulé à merveille. Nous avons aussi reçu des photos des panneaux au stade de la production, ce qui est vraiment agréable. À l’arrière du bâtiment, nous avons prévu une grande verrière assortie d’une poutre qui reprend les panneaux. Nous avons dû un peu « tricher », si l’on peut dire, pour ajuster la pose de ces derniers. Il a fallu que nous intégrions à chaque fois des compensations pour en assurer le parfait alignement. »
L’ensemble donne un tout particulièrement réussi.
G.V.H. : « Nous sommes effectivement enchantés du résultat final. Nous avons concrétisé l’objectif que nous voulions atteindre mais compte tenu des dimensions des panneaux, je dois reconnaître que le personnel de Wust a rencontré quelques difficultés au montage. Les tolérances diffèrent de celles des panneaux plus petits. Ce qu’ils sont parvenus à réaliser n’était pas une sinécure. Ils ont dû jouer au millimètre, un peu plus à gauche, un peu plus à droite… Il leur a fallu énormément de patience pour tout affiner à la perfection mais grâce à leur travail de précision, le résultat est de toute beauté ! C’est superbe ! »
Une patience d’ange récompensée
Chef de projet chez Wust, Frédéric Jünger a assuré l’accompagnement de l’extension du Bastogne War Museum. Le bureau d’architecture ne tarit pas d’éloges envers l’équipe Wust tout entière pour s’être sortie avec brio des difficultés qu’a entraînées la mise en place des grands panneaux sandwiches de Schelfhout.
Frédéric Jünger : « Les panneaux blancs présentent des joints marqués à l’extérieur et une surface en béton structuré côté intérieur. Le calepinage visible des joints était une volonté de l’architecte. Disons que nous sommes arrivés à ce résultat en unissant nos forces. Mais ce sont bien entendu les hommes de Wust qui ont réalisé la gageure de monter les panneaux. Ils étaient au plus près du front et ont fait preuve d’une patience d’ange ! Malgré leurs dimensions homériques, ces panneaux requéraient un réglage ultraprécis et les tolérances nous ont donné pas mal de fil à retordre. Mais les efforts ont payé. Les architectes, le musée, Schelfhout et nous : tout le monde est satisfait du résultat. C’est ensemble que nous en sommes sortis victorieux ! »
« Nous souhaitions conserver l’agencement architectonique des joints. »
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